Dr. Fadwa Mardam-Bey Mansour:L’ISEB démarre sur les bases d’une expérience riche et solide.
Dr. Fadwa Mardam-Bey Mansour, Directrice de l’Institut supérieur d’Etudes Bancaires à l’USJ explique ci-après les Spécificités des Etudes dans cet Institut.
Globe: Pouvez-vous nous dire comment votre institut a-t-il été créé ?
Dr. Mansour: L’Université Saint-Joseph (USJ) s’est associée avec l’Association des banques du Liban (ABL) pour la création de l’Institut supérieur d’études bancaires. C’est peu commun, du moins au Liban, qu’une université s’allie avec une association professionnelle pour concrétiser un projet d’éducation. Je dois rappeler qu’un centre de formation professionnelle avait été créé en 1967 par ces deux institutions et il a duré 46 ans. Ce centre a été chargé de former des employés de banques. Il était pionnier dans le domaine de la formation bancaire.
L’ISEB démarre sur les bases d’une expérience riche et solide. Ainsi, les programmes d’enseignement de l’ISEB répondent à la fois aux exigences des normes et de la pédagogie de l’enseignement supérieur tout aussi bien qu’aux prospectives du secteur bancaire. Ces programmes sont basés sur l’acquisition de compétences nécessaires dans l’exercice de la profession dans les milieux bancaires et financiers.
Globe: Y-a-t-il un type de baccalauréat plus adapté aux études bancaires?
Dr. Mansour: Il n’y a pas à vrai dire un type de baccalauréat plus adapté aux études bancaires qu’un autre, même si apparemment un baccalauréat en sciences sociales et économiques semble plus adéquat. Moi je trouve que les sections scientifiques préparent mieux à l’assimilation des études financières et bancaires que les autres. Nous n’avons pas exigé celles-ci dans les pré-requis à l’inscription en licence qui comportent, en plus des tests de langues, une épreuve de mathématiques et de logique.
Globe: Quels sont alors les pré-requis à l’accès à l’ISEB ?
Dr. Mansour: L’accès à l’ISEB suit les mêmes conditions établies au niveau national par le ministère d’Education et d’enseignement supérieur. Nous choisissons nos étudiants de première année de licence suivant un examen d’entrée de langues arabe et française ou anglaise et de mathématiques de base et ceux d’entrée en master suivant une étude de dossier et un test d’aptitude.
Globe: Quand allez-vous commencer les cours de master?
Dr. Mansour: Nous nous préparons pour lancer le programme de master à la rentrée 2014-2015. Ce programme est appelé à être avant-gardiste et répondant aux besoins du marché. Tous les étudiants en master d’études bancaires suivront les matières de première année ensemble, il s’agit d’un tronc commun. Ils peuvent cependant choisir leur filière de spécialisation pour la deuxième année de master. Nous commencerons par trois spécialisations à savoir les risques bancaires, la banque de détail et la banque des grandes entreprises et nous nous préparons pour deux autres spécialisations à lancer au fur et à mesure de l’avancement de notre programme de master.
Globe: De qui est-il composé votre corps enseignant ?
Dr. Mansour: L’ISEB vient de démarrer et je considère qu’il est en cours de constitution. Nous n’avons pas un corps enseignant à temps plein. Le nombre de nos étudiants est à présent réduit, ne nous permettant pas d’avoir une autonomie au niveau du corps enseignant. Nous nous trouvons obligés de faire appel à des enseignants vacataires et à des professionnels bancaires ayant un background académique confirmé. Nous avons des enseignants dévoués et dynamiques et aptes à assurer un enseignement pratique de qualité.
Nos relations professionnelles dans le secteur bancaire et académiques et dans l’Université Saint-Joseph nous permettent de choisir parmi les meilleurs enseignants du Liban. Notre secteur bancaire est plein de capacités professionnelles et pédagogiques de haut niveau. Nous sommes souvent devant l’embarras du choix. Et je constate que notre sérieux et le cachet particulier qu’a notre institut attirent les enseignants.
Globe: Avez-vous l’intention d’organiser des sessions de formation continue ?
Dr. Mansour: Le rôle de l’ISEB ne se limite pas à la formation académique, la formation continue constitue notre deuxième objectif institutionnel. Nous préparons les employés de banque à se présenter aux examens de certification locale et internationale.
Nous avons une panoplie d’actions dans le domaine de la formation continue pour la majorité des spécialisations bancaires et pour tous les grades. Les échos sur nos formations sont très favorables, vu le sérieux et le suivi que nous accordons à notre travail.
Globe: Avez-vous les moyens en tant qu’un nouvel institut d’assurer des activités sportives et culturelles à vos étudiants?
Dr. Mansour: Nous sommes convaincus que nos étudiants sont la raison d’être de notre Institut. Nos étudiants ont le droit d’adhérer à la majorité des activités des étudiants de l’USJ. Notre Institut attache une importance particulière au développement de la personnalité de nos étudiants en plus de leur acquisition des connaissances. Nous les préparons au mieux à la vie professionnelle et surtout citoyenne.
Globe: Quelles sont les principales différences entre les études à l’ISEB et dans une autre université?
Dr. Mansour: Nous suivons le système universitaire des études agréé par le ministère de l’Education et de l’enseignement supérieur. La licence requiert 180 crédits. Les étudiants suivent environ 600 heures de cours par an, répartis entre des cours en présentiel et des TD ou des travaux préparés hors classe et corrigés par les enseignants. Nous leur imposons un stage obligatoire à la fin de la deuxième année de licence dans un établissement financier, de préférence bancaire. L’avantage de notre licence est qu’elle est très ciblée. Cet avantage pourrait ne pas l’être pour ceux qui hésitent à travailler dans le domaine financier ou bancaire. Nous avons l’avantage d’être très pratique. Les exemples et les exercices sont préparés à partir du vécu de nos banques.
Globe: Entretenez-vous de bonnes relations avec les autres facultés de l’USJ ?
Dr. Mansour: Nos relations avec les autres facultés de l’Université saint-Joseph sont plus que bonnes. Les doyens de trois facultés de l’USJ sont membres du Conseil de direction de notre Institut. Ils participent dans les prises de décision du Conseil. Notre Institut n’est point en concurrence avec les autres facultés de l’USJ. Il vient compléter les spécialisations de cette université centenaire et de grande renommée.
Globe: Que pensez-vous des compétences requises pour mener à bien sa carrière dans une banque ?
Dr. Mansour: J’aime votre question. Notre programme a été conçu sur la base des compétences requises dans le métier de la banque. En fait, le métier de banquier est exigeant. Le banquier est le confident, le conseiller, le vendeur, l’analyste et le vigilant. Il accompagne les entrepreneurs et les professionnels dans leur parcours. Cela exige une compétence d’écoute, beaucoup de patience et d’éthique en plus des connaissances techniques. Les clients ont des attentes très développées de la part de leur banquier. Celui-ci doit être cultivé, à jour dans ses informations, il doit bien connaître les marchés et leurs évolutions.
Bien entendu, aucune université au monde ne peut faire apprendre toutes ces compétences à ses étudiants. Nous leur montrons le chemin et c’est à eux de chercher leur développement personnel et culturel.