Globe Magazine a posé 10 questions à une étudiante en médecine

Stéphanie Yaacoub de l’Université de Balamand 6ème année de médecine (MED3)

Aux yeux de la société les medecins touchent beaucoup d’argent; bien entendu ceci n’est pas pour déplaire aux étudiants de Medecine, mais avant qu’on n’arrive à ce moment, nous avons beaucoup de fils à retordre et rien d’autre que la passion et la pérsévérence qui puissent nous motiver et nous exhorter à faire de notre mieux et tenir bon.

Globe: Comment devenir médecin? Quelles sont les étapes de ce processus ?

Stéphanie: Afin de devenir médecin, l’étudiant doit compléter 3 ans d’études pré-médicales. Il est vrai que les premiers qui nous viennent à l’esprit sont la Biologie, la Chimie ou même la physique, mais j’ai quelques camarades en école de médecine ayant décroché des licences en Psychologie, Philosophie et même en Sciences politiques.
Tant que les cours pré-requis sont achevés, alors tu pourras étudier quoi bon te semble avant de rejoindre l’école de médecine. Ensuite vient le tour du ‘‘MCAT’’ qui est un examen commun à tout étudiant de médecine affilié à une université au système américain n’importe où dans le monde.
De bonnes notes à cet examen joueront un rôle majeur dans ton admission.
Pour couronner le tout, une petite interview en présence de quelques personnalités éminentes de la faculté de médecine aura lieu afin de tester ta volonté et ton aptitude à devenir médecin.

Globe: Quels sont les inconvénients de cette profession?
Stéphanie: Le temps relativement limité que je peux passer aux côtés de ma famille et de mes amis.
J’essaye de profiter au maximum lorsque je suis avec eux. C’est une longue et tortueuse journée, certaines personnes (surtout les gars qui ressentent la pression) se sentent piqués au vif en voyant leurs amis gagner leur vie en travaillant tandis qu’eux ont encore beaucoup à attendre avant de pouvoir faire de même.

L’idée que le stress et la pression n’accompagnent pas toujours la médecine est carrément ridicule, mais il est ancré dans notre nature humaine de se muer, se développer et s’adapter à tout changement.

Eventuellement stress ne deviendra qu’un élément de plus de votre vie quotidienne.

proffessor-says1

Globe: Décris la vie d’un médecin en 3 mots?

Stéphanie: Production, acquittement et fatigue s’appliquent à merveille dans ce contexte.

Globe: Quels conseils aimerez-vous prodiguer aux étudiants aspirant étudier la médecine? Voulez-vous également les mettre en garde contre certaines erreurs qui compromettront peut- être sérieusement leurs chances de succès ?

Stéphanie: Tout d’abord, si c’est vraiment ce que tu as envie de faire, alors ne laisse personne te décourager en te disant que c’est trop dur, trop long ou trop stressant.

Une volonté inflexible de devenir un grand médecin est bon signe, et même un excellent début, car à mon avis la détermination fait la différence entre un brillant médecin et un autre ordinaire. Deuxièmement, ne baisse pas les bras à chaque fois qu’une difficulté croise ton chemin.
Maintes fois j’ai été surpassé dans mes examens par certains de mes collègues. Mais est-ce une raison pour me dégonfler? Non ! Il faut savoir admettre dans cette vie que tu ne peux pas être le plus doué dans tous les domaines. Chaque personne a des points forts à perfectionner et d’autres moins forts à améliorer.

Pour moi l’équation est simple, je suis la meilleure dans certaines matières et moins douée dans d’autres. J’aimerai également bien donner aux futurs étudiants de médecine un conseil non négligeable.

Participez à des activités communautaires et sociales afin de montrer au jury que non seulement vous êtes bon étudiant, mais également bonne personne.

Et finalement, bonne chance, savourez ces études et tâchez de vous y plaire, car vous y resteriez pendant un bout de temps !

Globe: Quel est la spécialisation qui vous fascine le plus et pourquoi?

Stéphanie: La pédiatrie, j’aime soigner les enfants et apprendre aux mères comment prendre soin d’eux.

Ils sont si vulnérables à l’âge tendre qu’ils demandent une attention très rigoureuse.

Globe: Vous coupez- vous du monde comme le prétendent certains ?
Ou bien trouvez-vous un temps pour des activités extra-universitaires durant vos études quotidiennes ?

Stéphanie: Enfin, on est des êtres humains après tout et on ne peut étudier 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
On a tous besoin d’une pause pour passer quelques temps avec nos familles, cousins et amis et entreprendre d’autres activités comme le sport et autres.

Je suis également membre d’un mouvement qui implique plusieurs activités portant sur la bonne santé de la communauté. On s’amuse pas mal aussi !

Globe: Quel a été votre principal motif pour vous lancer dans les études de médecine: l’argent, la fierté de sauver la vie des gens, le prestige du titre de médecin ou simplement un rêve d’enfance ?

Stéphanie: Je fournirai à cette question la même réponse que celle que j’ai donnée au comité du jury :
Etre un membre actif dans la société, remplir mes devoirs en tant que citoyenne, et rencontrer de nouvelles personnes.

Ajoutez à cela ma passion pour la santé et le corps humain et le résultat est clair comme le cristal et il serait aveugle d’y fermer les yeux.

Je suis faite pour devenir médecin. Si l’argent était ma motivation j’aurais choisi un domaine relié au monde du business où on y gagne beaucoup plus, beaucoup plus tôt et beaucoup plus jeune.

Globe: Existe- il des médecins au chômage ou touchant des salaires moyens? Si oui pourquoi ?

Stéphanie: Bien sûr. L’idée générale est que les médecins se pavanent grâce à leur argent inépuisable et mènent une vie de rois. Ils oublient que tu n’es pas seul, qu’il ya des milliers et des milliers comme toi, qui partagent le même but, la même vision, le même objectif et les même aspirations. Tu dois faire de ton mieux pour devenir le meilleur, pour t’attirer une clientèle fidèle, et ceci n’est pas un jeu d’enfant, les patients n’ont que l’embarras du choix en ce qui concerne la quantité ainsi que la qualité des médecins à leur disposition. Il faut prouver aux gens que tu es digne de leur confiance en ce qui leur est le plus précieux, ‘‘leur santé’’.

Globe: Quels sont les qualités principales que doivent avoir les médecins ?

Stéphanie: Compassion, humanité, fidélité, droiture, minutie et savoir garder les secrets professionnels.

Globe: La médecine est à la fois la profession la plus palpitante et importante qui soit. La longueur du chemin et des années d’études vous décourage- t’elle pour autant ?

Stéphanie: J’aimerais bien répéter cette citation de Confucius qui ne paraîtra pas inapproprié dans cette réponse: ‘‘Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour dans votre vie’’.

Je me réveille chaque matin avec l’excitation qui accompagne l’anticipation des cours et des connaissances que j’apprendrai sur le corps humain.

222